Le tourisme

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englishPatrimoine Marthonnais

(Source http://www.patrimoine-cdc-scp.fr/marthon/)

 

Eglise Saint-Martin
Donjon de la tour du Breuil
La chapelle Porte
Le château neuf
Place de l’ancienne Gendarmerie
Les halles
La place du pigeonnier

 

Eglise saint Martin
L’église Saint-Martin, située rive droite du Bandiat, s’élevait au Moyen Âge en dehors de l’enceinte du village, dans le faubourg Saint-Martin. Située dans l’ancien diocèse d’Angoulême, elle dépendait pourtant de l’abbaye de Saint-Yrieix-La-Perche dans l’actuel département de la Haute-Vienne, entre Limoges et Périgueux.
L’église romane présente un plan en croix latine : une nef, un transept et un chœur à chevet plat.
Le rez-de-chaussée de la façade occidentale est aveugle. Le premier niveau est scandé de deux arcatures aveugles encadrant une baie dotée d’un vitrail ornemental de Frédéric Lagrange, peintre verrier installé à Angoulême à la fin du XIXe siècle. Au sommet, le mur pignon présente deux autres arcades aveugles. L’accès à l’édifice s’effectue par un portail latéral, placé au sud-ouest de l’édifice et non à l’ouest comme bien souvent. Cet emplacement correspond à une logique d’accès à l’édifice depuis le village. Le portail en plein cintre est souligné par trois voussures nues couronnées d’une archivolte décorée d’entrelacs. Les voussures retombent sur des tailloirs ornés de motifs en dents de scie et entrelacs, malheureusement très érodés. Au-dessus du portail, se trouve une niche qui était peinte à l’origine, à en juger par les traces de peintures murales qui demeurent visibles.
Les murs extérieurs de la nef, contrebutés de contreforts, sont rythmés d’arcatures aveugles. Des enfeus funéraires, comprenant parfois encore des sarcophages, ont été ménagés à la base des murs. Ces enfeus, relativement fréquents au Moyen Âge, étaient réservés aux défunts issus de l’aristocratie, et non pas communs des mortels. On observe des enfeus funéraires similaires non loin de là, à l’église de Montbron. À l’extérieur toujours, l’angle entre la nef et le bras sud du transept présente, en remploi, un modillon médiéval figurant deux personnages assis serrés l’un contre l’autre. L’imposant clocher de souche carrée est orné d’arcades aveugles et de baies jumelées.
À l’intérieur, la nef était à l’origine voûtée d’un berceau en pierre sur doubleaux portés par les colonnes qui divisent encore le vaisseau en trois travées. Un berceau en bois a remplacé (à une époque indéterminée) la voûte romane de pierre.
Chaque travée est renforcée par une arcade de pierre plaquée contre le mur gouttereau. Les fenêtres qui éclairent la nef, sont ornées de vitraux du XIXe siècle figurant plusieurs saints : Martin, Jean-Baptiste, etc. La croisée du transept est couverte d’une coupole sur pendentifs. Sur chacun des bras du transept se trouvait à l’origine une absidiole en hémicycle ; seule celle du sud subsiste. L’édifice s’achève à l’est par un chevet plat de plan asymétrique (l’angle sud-est est biseauté) couvert d’une voûte de pierre, en berceau légèrement brisé. Le mur oriental est souligné d’un arc, orné de dents de scie, porté par un tailloir lui-même posé sur deux colonnettes. Le vitrail de l’oculus oriental, du XIXe siècle, représente la vision du Christ au Sacré Cœur par Marguerite-Marie Alacoque, scène très représentative du regain d’intérêt pour le culte du Sacré Cœur au XIXe siècle, après la béatification de Marguerite-Marie Alacoque en 1864.
Le Donjon de la Tour du Breuil
Quoique mutilé, le Donjon, aussi appelé Tour du Breuil, est l’élément clé de cet ensemble castral. iI fut construit au milieu du XII ème siècle. de plan rectangulaire, il comprenait à l’origine trois niveaux et sa hauteur avoisinait les 30 mètres aujourd’hui et demeure l’un des plus importants donjons romans du département dela Charente.

La Chapelle-porte :

La chapelle-porte de Marthon, dédiée à saint Jean l’évangéliste, est une construction romane du XIIe siècle de plan rectangulaire. Elle mesure 14 m de long, 9 m de large et s’élève sur une hauteur de 20 m, répartie sur deux niveaux.
La chapelle Saint-Jean l’Évangéliste appartenait à la forteresse féodale. Elle était le bien du seigneur Robert de Marthon et servait de porte de ville.
Cette chapelle-porte fut implantée sur l’enceinte de la basse-cour, en contrebas du château, pour permettre l’accès au château depuis le village.
Le rez-de-chaussée s’ouvre à l’ouest par un porche. Cette ouverture occupe  toute la hauteur du rez-de-chaussée, et est cintrée en arc légèrement brisé.
La chapelle seigneuriale était établie, comme toujours, dans la partie haute, au-dessus du porche ; elle se situait ainsi presque au même niveau que le château.
À l’extérieur, six contreforts permettent de renforcer les murs du bâtiment qui supportent le poids des voûtes en berceau au rez-de-chaussée et au premier étage. Les fenêtres actuelles ont été percées au XVIIIe siècle.
Vendue comme bien national le 5 Messidor de l’an IV, c’est-à-dire en 1796, la chapelle servit d’habitation. Pendant un siècle environ, le bâtiment fut converti en grange, la partie habitée laissée à l’abandon, la toiture avec une partie de la voûte de la chapelle s’effondrèrent.
Il ne cessa de se délabrer jusqu’à son rachat en 1989, par un propriétaire privé, qui a réalisé une restauration remarquable. Au cours des travaux, des traces de peintures murales ont été mises au jour dans l’ancienne chapelle.
Aujourd’hui, la partie haute est de nouveau un lieu d’habitation tandis que la chapelle-porte abrite l’association La Tour Sain-Jean qui organise au fil du temps des expositions et des concerts qui font vivre ce lieu unique et le village de Marthon.

Le Château Neuf (privé)

Les foires de Marthon existaient depuis le Moyen Âge. À la fin du XIXe siècle, elles avaient lieu le 21 de chaque mois et elles étaient très importantes. Sur la place se trouvaient deux bascules pour peser les marchandises et les bêtes. Elles ont été vendues dans les années 1980. Un travail, structure en bois permettant de maintenir les animaux lors de l’intervention du maréchal ferrant, prenait également place sur le Champ de foire.
Le Château-Neuf est une imposante demeure située en bordure de la route de Nontron, à la sortie est du bourg de Marthon.
À l’origine, la construction du château fut l’œuvre de Hubert de La Rochefoucauld, seigneur de Marthon. Il fit bâtir le « château neuf » dans les années 1560 en remplacement du vieux château roman qui avait été incendié et endommagé par les Anglais au cours de la guerre de Cent Ans, en 1347. Ce bâtiment de la seconde Renaissance française demeura inachevé en raison du décès du commanditaire en 1566.
Par la suite, les propriétaires successifs réalisèrent quelques travaux d’entretien, sans commune mesure toutefois avec les restaurations exécutées dans les années 1900-1910 par le député Maurice Étienne Raynaud (Marthon 1860 – Paris 1927). Ce natif de Marthon fut député radical de la Charente de 1906 à 1924, mais aussi ministre de l’Agriculture en 1910-1911, puis en 1913-1914 et enfin ministre des Colonies quelques mois en 1914.
Avant cette intervention, la façade sud était surmontée d’une galerie en bois soulignée par un entablement de pierre et des gargouilles formant consoles. Cette façade s’achevait à gauche de l’escalier d’honneur. Le projet Renaissance, suspendu à la mort de Hubert de La Rochefoucauld, prévoyait probablement de placer l’escalier au centre de la façade pour obtenir une parfaite symétrie. C’est précisément le prolongement de la façade, à gauche de l’escalier d’honneur, que fit réaliser le député Raynaud dans les années 1900-1910.
La loggia polyvalente, coiffée d’une couple à lanternon et située au-dessus du perron qui abrite l’escalier d’honneur, est également un ajout du début du XXe siècle, comme la toiture à quatre pans. Pour éclairer les combles, cette toiture fut dotée de lucarnes placées dans l’alignement des baies de la façade.
La façade sud est rythmée par les nombreuses baies à meneau et traverse, encadrées de colonnes ioniques. Le quadrillage de cette façade, créé par la superposition des baies, formant des lignes verticales, par la corniche séparant les deux niveaux et l’entablement qui souligne le toit tout en constituant des lignes horizontales, est une des particularités architecturales du style Renaissance à la Française. Toutefois, on parle plutôt de style éclectique pour le Château-Neuf, tant les remaniements du XXe siècle furent nombreux et décisifs pour l’aspect général de la demeure.

Place de l’ancienne gendarmerie

Pourtant écrêté dans les années 1960, semble-t-il pour éviter les chutes de pierre, le donjon roman demeure l’élément majeur du village de Marthon. Il fut construit au milieu du XIIe siècle, sur le promontoire surplombant les rives du Bandiat. Il comprenait à l’origine trois niveaux et sa hauteur avoisinait les 25 mètres ; il ne mesure plus qu’une quinzaine de mètres aujourd’hui. L’architecture du donjon de Marthon est caractéristique des édifices militaires de l’époque romane en Angoumois et plus généralement dans l’Ouest.

Hors les murs, le faubourg des Amigons et la chapelle Notre-Dame prenaient place au sud. La chapelle a disparu, à l’exception semble-t-il de la tour carrée (ancien clocher ?) encore visible, depuis la place de la gendarmerie, dans les constructions à droite.

L’autre rive du Bandiat était occupée par le faubourg Saint-Martin formé autour de l’église du même nom. L’une des quatre portes qui contrôlaient l’accès à la forteresse, la porte du Pont, était établie à la sortie du pont du Bandiat.

Les halles

Les halles de Marthon furent bâties en 1874 par l’entrepreneur Louis Kotnisky, selon les plans de l’architecte Edouard Thorel. La pierre de taille employée provenait de Garat (au sud d’Angoulême) et la chaux hydraulique des fours d’Echoisy sur la commune de Cellettes (en nord Charente).
Dès 1802, la commune fit l’acquisition d’une maison et d’un jardin pour la construction de nouvelles halles « considérant que les halles de cette commune sont infiniment trop petites pour contenir les marchands qui se rendent habituellement aux foires ce qui préjudicie singulièrement la commune… ».
Le projet de reconstruction prévoyait également l’aménagement, dans ce même local, d’une salle destinée à servir de maison commune (mairie). Lors des travaux de 1874, c’est-à-dire 72 ans après, l’idée d’associer une salle municipale aux halles fut abandonnée. Cependant, un étage fut aménagé au-dessus des halles pour l’établissement de la mairie en 1880.
Les halles ont toujours été des centres de rassemblement au cœur des bourgs autant pour les marchés que pour toutes les réunions de la commune.
Les mairies-halles, associant donc dans un même édifice halles et salle de mairie, sont fréquentes dans les communes issues d’une longue tradition marchande comme ce fut le cas pour Marthon. Elles répondaient également à un souci d’économie pour les communes en permettant aussi de remplacer des halles antérieures souvent trop vétustes.
Les halles étaient accessibles, en rez-de-chaussée, par une galerie à cinq arcs en plein cintre. Le premier étage, qui correspondait à l’origine à la salle municipale, est percé de cinq fenêtres rectangulaires. Les baies, les arcs, les corniches et l’angle du bâtiment sont en pierre de taille. La façade est couverte d’un enduit. Le monument se caractérise par une architecture plutôt sobre.
Ces halles disposaient d’un point d’eau potable. Deux citernes souterraines, installées sous la place en 1908, étaient alimentées par l’eau du Bandiat que l’on acheminait grâce à une conduite en fonte de 150 mètres. L’eau était ensuite filtrée, puis livrée à la consommation grâce à une pompe installée contre les halles. Ce système d’approvisionnement fut le seul point d’eau potable de la commune pendant de nombreuses années. On cessa de l’utiliser dans les années 1960, lorsque la commune de Marthon bénéficia de l’eau courante.
En 1934, les halles de Marthon furent transformées en salle des fêtes. Elles ont retrouvé leur fonction commerciale en 1998 grâce à leur réhabilitation par la commune.

Place du pigeonnier

La place tient son nom de la tour en hémicycle, aujourd’hui écrêtée, appelée le pigeonnier. On ne sait pas avec certitude si la tour servit réellement d’habitation pour les pigeons domestiques mais sa forme, habituelle pour les pigeonniers, est sans doute à l’origine de la dénomination.
Cet espace public, créé en 1998, a permis de régler les problèmes de stationnement de la Grand’Rue voisine. Ce projet a été complété en 2000 par la réhabilitation de bâtiments et l’aménagement de locaux commerciaux tout autour de la place lui conférant une belle homogénéité.D’ici, on distingue nettement le donjon roman sur son promontoire, et les toitures des habitations situées en contrebas. C’est sur ce versant sud, que le village s’est implanté, la vallée du Bandiat se développant dans la partie nord.
Au Moyen Âge, le village de Marthon était cerné par un rempart, protégé par des douves au sud, et par la rivière Bandiat au nord. Quatre portes, disparues depuis au moins le début du XIXe siècle, permettaient d’accéder au village : la porte du Pont (près du pont du Bandiat), la porte de la Bécasse (entre la chapelle Saint-Jean et le moulin), la porte du Tranchard (sur la Grand rue en direction de Nontron), enfin la porte des Amigeons (sur la Grand rue en direction d’Angoulême).
La datation de l’enceinte villageoise est encore imprécise, mais on estime qu’elle fut construite peu de temps après le donjon roman. Cette enceinte médiévale est partiellement conservée dans sa partie nord sur une quinzaine de mètres. Ici, au sud, on devine son tracé seulement grâce à l’étude minutieuse du plan cadastral. L’implantation des façades qui se déploient sous nos yeux nous aide également à comprendre que ces bâtiments prenaient certainement appui sur le rempart. Une infime partie de ce mur d’enceinte subsiste encore non loin de là, rue des anciennes douves. Son parement se caractérise par un moyen appareil (c’est-à-dire un agencement régulier de pierres de taille moyenne) à joints étroits et l’on distingue la présence d’une baie plein cintre et d’une archère, ouverture très étroite permettant aux archers de tirer sur les ennemis tout en restant en sécurité.
Les douves qui précédaient le rempart sud, furent abandonnées sans doute dès la fin du Moyen Âge. Elles sont aujourd’hui occupées par des jardins fortement encaissés, visibles un peu plus loin au sud-est, dans le quartier des Bégauds, en remontant vers la place du Champ de foire.